Lorsque l’on parle de voyage, on imagine souvent un long trajet emprunt de dépaysement vers des contrées lointaines. Mais aujourd’hui se développe de plus en plus l’idée d’un voyage « de proximité » qui prend plein de formes, du slow-travel à la micro-aventure. Démélons un peu tout cela.

Cet article est le premier d’une série de réflexion sur le voyage et l’écologie. Ils sont connectés mais peuvent se lire indépendamment les uns des autres.
Voyager veut-il dire partir loin ?
J’ai souvent constaté qu’on a tendance à passer à côté des visites proches de chez nous pour nous éloigner dès que possible, le temps d’un weekend ou pour des vacances. Et finalement c’est dommage, car la France est un très beau pays avec des lieux à voir sur tout le territoire.

Pour ma part, j’ai pendant longtemps négligé Paris et ses alentours, passant à côté de multiples visites dans « la plus belle ville du monde », comme on l’appelle souvent. Et aujourd’hui je trouve cela vraiment dommage et j’y remédie de plus en plus ! En ce moment j’ai du temps et je prends plaisir à découvrir la capitale et l’Ile-de-France puis à partager ces escapades sur le blog.


Bien sûr, c’est facile à dire lorsqu’on habite près de Paris car il y a énormément de choses à voir, et ce n’est pas le cas partout.
Mais on peut définir le voyage comme un état d’esprit et non pas comme la nécessité de partir loin. Et puisqu’on est sur un blog de voyage, pour une fois que vais utiliser une citation de voyage pour accompagner mon propos.
« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais à avoir de nouveaux yeux. » Marcel Proust
Je pense que cette phrase parle d’elle-même. C’est cet état d’esprit que j’essaie d’adopter lorsque je visite autour de chez moi, cette impression de voir quelque chose de nouveau, cette envie de profiter comme si j’étais en vacances.

Mais alors qu’est-ce que le voyage comme état d’esprit et non pas comme distance ? Pour moi, (je suppose qu’on a des avis divergents avec Proust mais c’est toujours classe à citer) c’est retrouver sa manière d’être lorsque l’on voyage, ses habitudes et ses envies. Et cela est bien sûr propre à chacun.
Changer son quotidien
Par exemple, avec une amie nous faisons des escapades dans Paris et aux alentours depuis quelques temps et à chaque fois on pique-nique. C’est tout bête, mais partir toute la journée et avoir notre sac sur le dos, s’asseoir dans un parc ou sur un banc pour se nourrir, c’est déjà sortir du quotidien et faire quelque chose que l’on associe aux vacances.

Pour ma part, c’est aussi prendre mon appareil et faire des photos comme si j’étais à l’étranger dans un endroit dépaysant où je ne retournerai jamais. Cela permet d’être plus attentive, de ne pas passer en coup de vent mais d’admirer ce que je vois. Et d’avoir un sentiment de vacances parce que je ne fais pas de photos de ma routine.

Retrouver ses habitudes de vacances
J’ai acheté un guide d’Ile-de-France et j’ai quelques guides de Paris parce que les guides de voyage sont important pour moi et associés aux vacances. De même, lors de ces journées je m’habille « en touriste », c’est-à-dire que je mets des baskets confortables, je prends un chapeau pour le soleil ou un k-way pour la pluie. Bref, je m’habille au plus pratique, comme je le fais en vacances et je délaisse les vêtements plus urbains que je porte au quotidien. En gros, j’ai une tête de touriste. J’aime avoir l’air d’une touriste en vacances, ça m’amuse de me fondre dans ce cliché.

En résumer, il faut recréer vos habitudes de vacances afin de vous plonger dans cette situation.
Adopter une nouvelle perspective
De mon point de vu, aller au Japon ou en Nouvelle-Zélande sont des voyages extraordinaires, synonyme de dépaysement, de choc culturel, de paysages magnifiques et d’aventure.
Mais il ne faut pas oublier que nous sommes aussi le dépaysement, les paysages magnifiques et les aventures des autres. Des millions de touristes viennent en France, ils parcourent des distances inouïes pour avoir le plaisir de visiter ce qui est à côté de nous. Pourquoi ne pas en profiter également ? Lorsque je pense à ces cars de touristes chinois et japonais dans les lieux touristiques et aux étincelles dans les yeux des étrangers lorsque l’on dit que l’on est français, je me dis qu’il est vraiment dommage de passer à côté de notre propre pays.

Le Louvre, la Tour Effeil, le château de Versailles sont à trente minutes de chez moi, n’est-ce pas un crime de ne pas y aller, de préférer prendre l’avion pour ailleurs ? Aujourd’hui j’ai envie de me recentrer sur des visites plus proches en pensant à la chance que j’ai d’avoir de tels chefs d’oeuvres à proximité.

Partir à la découverte de lieux cachés
Et si tout le monde n’a pas la possibilité de voir des monuments aussi prestigieux, il est aussi possible de se perdre chez soi. On vante souvent les mérites de la déambulation et de l’exploration à l’étranger comme le meilleur des voyages mais pourquoi devrait-on partir au bout du monde pour légitimer cette pratique ?

Visiter ce que l’on a à côté de chez soi mais que l’on a jamais pris de le temps de découvrir, c’est déjà de l’exploration. Un petit musée, une forêt, un village, les bords d’une rivière … Il y a des choses partout ! Et rien n’empêche de faire un peu de route ou de prendre le train pour découvrir les alentours. Changer son regard sur son quotidien c’est peut-être cela, penser le voyage comme état d’esprit.

Une communauté commence à se réunir autour de ces idées, comme par exemple sur le site Chilowé, adepte de la « micro-aventure » dont je parlais plus haut.
La menace de la pandémie ou la nécessité de l’immobilité
Et si cela devient un peu trop métaphysique (mais quel est donc ce délire d’écolo-bobo-parisien d’état d’esprit du voyage de proximité ?), ce que je peux comprendre, on ne peut pas nier que l’arrivée de Covid-19 a changé nos modes de vie et impacte nos déplacements.
Il est évident que cette année les voyages à l’étranger sont à éviter, voir impossibles dans certains pays et malheureusement on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve. Il me semble aujourd’hui important, voir nécessaire, d’apprendre à voyager différemment et de ne plus sauter dans un avion dès que l’on a quelques jours de congés. De ce point de vu, la pandémie rejoint des problématiques écologiques et permet de concrétiser une certaine menace pour nous pousser à changer, vraiment.
Durant le confinement, j’ai souvent regretté de ne pas être assez sortie lorsque j’en avais le temps, souvent par flemme. Il y a presque dix ans que j’habite en région parisienne et je trouve que je n’ai pas assez exploré la région. Depuis que nous sommes déconfinés j’ai donc commencé à visiter prudemment autour de chez moi et je suis ravie de cette décision car chaque lieu me surprend. Nul besoin d’aller au bout du monde pour partir à l’aventure et s’émerveiller.

Le deuxième article sera consacré aux voyages à l’étranger avec un autre point de vu parce que je suis pleine de paradoxes.
Bonjour Claire,
Je suis bien d’accord avec tout ce que tu écris ici.
S’il fallait chercher du positif à cette pandémie, elle nous aura à tout le moins permis de ralentir et d’apprécier son coin de pays à sa juste valeur.
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