Blabla – Panique à l’aéroport ou le visa d’Astérix

Cet article relate une anecdote personnelle. Il ne délivre pas de vérité générale mais exprime ce que j’ai ressenti au moment où j’ai vécu cette expérience.

Parce que le voyage, c’est aussi des mésaventures qu’il peut être bon de ne pas occulter, voici la petite histoire de notre grosse frayeur à l’aéroport de Pékin.

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Un peu avant que nous partions pour le Japon, le typhon Jebi a traversé le pays, faisant de nombreux dégâts matériels et humains. Pour ce qui nous concernait, l’aéroport d’Osaka où nous devions atterrir fût totalement inondé. Nous devions donc changer nos billets en appelant Air China. Notre départ était prévu un dimanche, on nous proposait le mercredi suivant à Osaka ou le samedi, mais pour atterrir à Hiroshima. Hors de question pour nous de perdre des jours de voyage, nous nous sommes organisées pour partir la veille. En vol pour Hiroshima !

Ce que le gentil standardiste avait oublié de nous préciser, c’est que nous avions une escale supplémentaire à Dailan, en Chine. Notre trajet complet était donc Paris – Pékin / Pékin – Dailan / Dailan – Hiroshima. Soit deux escales et trois avions différents ! Nous avons découvert avec surprise cette nouvelle escale imprévue à l’aéroport Charles de Gaulle lorsque nous avons imprimé nos billets. Mais cela ne nous a pas inquiété sur le coup.

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Récit à Pékin :

Nous arrivons donc à Pékin pour le transfert, sans encombre. Nous n’avons pas à nous occuper de nos bagages puisque la compagnie s’en charge. Avec 4h30 d’escale, nous pensons être très large.

Nous nous dirigeons vers le gros panneau « Transit International » et nous scannons nos billets. Et là surprise, ils ne passent pas, la porte refuse de s’ouvrir ! Un monsieur plutôt antipathique nous dit en chinois que nous ne devrions pas être ici et nous renvoie. Nous faisons demi-tour et montrons nos billets à un membre du personnel qui se tient devant la file pour rentrer sur le territoire chinois. Il nous indique le « Transit international« . Nous réessayons, nous nous faisons refouler de nouveau. Nous nous adressons à d’autres membres du personnel, tous nous montrent le « Transit International » qu’il nous est impossible de passer.

Personne ne semble comprendre notre problème.

(Vous commencez à voir le rapport avec « Les 12 travaux d’Astérix » et leur recherche désespérée du laissez-passer A-38)

Après plusieurs aller-retour de ce petit jeu, nous ne sommes plus sereines du tout. De plus, nous nous apercevons que dans l’aéroport de Pékin, personne ne parle anglais ! C’est impensable !!

Nous nous retrouvons donc à tourner dans le hall, à nous faire refouler partout. Nous trouvons un guichet qui propose des visas pour les transit de « 24h à 48h », c’est tout. Et il ne nous reste plus que 3h avant de décollage de notre avion.

Ça y est, on panique.  On se voit coincées éternellement dans l’aéroport de Pékin, sans bagage, sans internet (l’internet chinois est totalement bloqué, évidemment). Heureusement que nous sommes deux, je ne sais pas comment j’aurais réagi seule, sûrement très mal.

On finit par tomber sur deux touristes qui ont le même problème que nous. C’est agréable de se sentir moins seule ! Ce n’est donc pas nous qui sommes nulles. On parvient à s’expliquer et on décide de se séparer pour tenter de trouver du personnel qui parle anglais et qui pourrait nous éclairer.

On se retrouve un peu plus tard, apparemment il faut faire la queue pour avoir un visa et entrer en territoire chinois. Un vol interne est considéré comme une entrée sur le territoire !

Comment obtenir un visa ? Au guichet des visas de 24 à 48h évidemment ! Pourquoi préciser une tranche horaire, si c’est aussi ce qu’il faut faire pour les escales de 3h ? Ça n’a aucun sens. Mais on est au bon endroit, on tombe sur deux Espagnols qui sont dans la même situation. Problème, il y a la queue, seulement deux personnes au guichet et il nous reste environ 2h pour avoir notre avion ! Le temps joue contre nous.

Heureusement, une hôtesse nous attrape et nous colle au début de la file. Ouf ! Nous nous faisons enguirlander par la guichetière pour avoir doublé tout le monde mais sa collègue vient à notre secours pour lui expliquer la situation (je préfère ne pas parler de l’amabilité discutable du personnel).

Nous avons enfin notre visa ! Et là horreur, nous devons maintenant passer dans la file de plusieurs centaines de personnes pour entrer en territoire chinois. On ne va jamais y arriver ! On tente de doubler discrètement. Miracle, on tombe sur un bus entier en français, ils sont au moins 60 et nous laissent gentiment passer. On a une chance.

Je passe la douane un peu stressée avec ce visa bricolé de derrière minute. Visiblement on ne rigole pas en Chine et le fait de me retrouver dans un pays dictatorial où apparemment personne ne parle anglais n’est pas pour me rassurer. Finalement, on passe sans encombre.

La suite se déroule sans accro. Nous passons les contrôles et trouvons notre porte facilement. On arrive à peine 5 minute avant le début de l’embarquement. Il nous aura fallu plus de 4h pour nous dépatouiller de cette affaire, tout ça parce que rien n’est expliqué nulle part.

Le reste du voyage se déroule sans problème. Que nous sommes heureuses d’arriver au Japon ! Le personnel est gentil, prends le temps d’expliquer les choses, il y a des flèches partout pour aider les étrangers et on n’attend pas. Je ne suis même pas encore sortie de l’aéroport que j’aime déjà le Japon.

Il va sans dire que cette histoire ne m’a pas vraiment donné envie d’aller en Chine. 

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Dailan

Que tirer de cette expérience ?

  1. Il faut un visa dans certains pays pour faire des vols internes, même si on ne sort pas des aéroports.
  2. Il ne sert à rien de paniquer dans les situations alarmantes, même si c’est très difficile de l’appliquer sur le terrain. Le fait de m’énerver et de hausser le ton n’a finalement rien arrangé à notre situation (sans l’aggraver non plus, heureusement).
  3. Dans un pays étranger, si les locaux ne sont pas très amicaux, il vaut mieux chercher de l’aide auprès d’autres voyageurs qui sont peut-être dans la même situation que nous. On se sert les coudes entre touristes en galère.
  4. Il est plus facile de gérer des situations stressantes à plusieurs. Merci à mon amie d’avoir été là avec moi, seule je me serais sûrement retrouvée à hurler à la mort en plein milieu du tarmac.
  5. On s’en est sorti ! « Tant que y a d’la vie, y a de l’espoir » comme dirait Toki à la fin de Princesse Mononoké (vis ma vie de Ghibli). Bon, nous n’étions pas en danger de mort non plus mais il est quasi impossible de prendre du recul sur le coup dans une situation de panique.

Et vous, vous avez déjà eu de grosses galères ? Et sinon, vous avez une meilleure vision de la Chine ?

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