Ou Trop de temples ne tue pas les temples

Nous avons prévu une journée consacrée entièrement à la visite des temples. J’avais un peu peur de me lasser mais que nenni ! S’il est vrai que certains se confondent un peu dans ma mémoire, je sais que sur le moment j’ai apprécié chaque découverte.
Dans une ville qui compte plus de 1600 temples nous n’en aurons vu qu’une infime partie.
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Gingaku-ji
Nous commençons tôt le matin par la visite le Gingaku-ji, soit le Pavillon d’argent (qui n’a d’ailleurs jamais été recouvert d’argent), un des plus célèbre temple de Kyoto. A l’ouverture il n’est pas encore submergé par les touristes et nous visitons dans le calme. Construit en 1482 par le shogun Ashika Yoshima qui y mena une vie en retrait tournée vers les arts, le pavillon devient à sa mort le temple boudhiste qu’il est encore aujourd’hui.

L’endroit a bénéficié d’un traitement rapide après le passage du typhon Jebi pour être remis en état. Durant notre visite, nous avons donc pu l’apprécier dans toute sa splendeur. Il est l’incarnation parfaite de l’esthétique zen et wabi-sabi (le raffinement dans la simplicité). La première cérémonie du thé aurait pris place dans ce temple avant d’être perfectionnée au fil des siècles.

Le jardin, un des plus beaux exemples de jardin japonais, se découpe en deux parties. Dans la première on peut admirer les minutieuses bandes de sables appelées Ginsadan. Sur le flanc de la colline, on trouve une partie plus boisée inspirée du non moins célèbre jardin des Mousses.

Si vous ne deviez choisir qu’un seul temple à visiter, je vous conseillerais celui-ci. C’est néamoins un conseil très réducteur. Les temples au Japon sont comme nos églises et cathédrales, ils se ressemblent tous vaguement mais diffèrent également par bien des aspects. Et le ressenti en les visitant est très différent.

Le Pavillon d’argent conjugue à lui tout seul de nombreuses qualités que l’on retrouve dans d’autres temples : les jardins secs, les bâtiments de bois magnifiés par la végétation, une petite forêt dans laquelle déambuler, une vue sur le temple et la ville …
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Le Chemin de la Philosophie
Après la visite, nous empruntons le Chemin de la Philosophie, nommé ainsi en référence aux moines qui déambulent depuis des siècles en méditant, que nous allons longer une partie de la journée.
Nous sommes hors saison et c’est vrai que cet endroit est très relaxant car assez peu fréquenté à cette période de l’année. Il nous manque les sakura (les fleurs de cerisers) pour égayer le chemin mais nous avons tout de même quelques passages fleuris.
Et quelques suprises aussi, comme cet homme qui fabrique des petits bateaux en feuilles et qui propose aux promeneurs de les mettre à l’eau. Juste comme ça, pour la beauté du geste. Ils sont vraiment suprenants ces japonais.
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Honen-in
On s’arrête pour visiter un petit temple gratuit qui a bien souffert du typhon, notamment toute la partie forêt. Ce temple date de 1680 et est dédié au moine Honen, fondateur de la secte boudhiste du Jodo-shu.
Juste à côté on trouve un cimetière dont les stèles sont bien différentes de chez nous. C’est calme et boisé, on a bien du mal à imaginer que la ville se trouve non loin de là.
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Eikan-do
Ce temple fût un de mes préféré, par son calme (il est moins célèbre que d’autres), sa diversité et toutes les surprises qu’il dissimule.
Fondé en 856, son nom est associé au moine Eikan qui y vécut a XIe siècle et dédia sa vie aux infirmes, en construisant un hôpital dans l’enceinte du temple.
Ici on déambule, en chaussettes s’il vous plait, dans de magnifiques couloirs totalement connectés à la nature.
Le temple aboli complètement les barrières entre intérieur et extérieur et je trouve que le résultat est fantastique.
De plus, il dispose d’un superbe jardin très réputé pour ses Momiji (érables japonais) qui deviennent rouge en automne.
Tout ceci en fait un endroit que j’ai pris plaisir à parcourir, en m’émerveillant autant sur son ensemble que sur les détails.
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Nanzen-ji
On continue avec le Nanzen-ji, dont l’entrée est la plus imposante que nous ayons vu à Kyoto. On le voit de loin ! C’est l’un des plus important monastère de la ville. Sa construction commence en 1291 à l’emplacement d’une villa aristocratique ayant appartenue à l’empereur Kamenaya.

Une fois au pied, on est frappé par la taille de cet édifice appelée San-mon qui sert uniquement à marquer l’entrée du temps, il n’y a pas d’intérieur. C’est une grosse porte.
L’intérieur du temple est également très classique et très élégant, avec le traditionnel jardin sec et les bâtiments en bois.
Fait amusant, dans le parc du temple se trouve un aqueduc construit en 1890 comme on peut en trouver en Europe. Pour nous ce n’est pas très surprenant mais c’est un des rare aqueduc du Japon et de nombreux touristes gravitent autour de ce monument.
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Heian-jingu
Ce temple gratuit se situe plus en ville par rapport aux autres un peu exentré. Il est annoncé par un immense torii qui surplombe la route.
Le temple se trouve au bout d’une allée interminable derrière le torii. en arrivant par la grande route, on ne s’imagine se retrouver dans un si grand espace piéton juste derrière.

C’est le premier temple rouge que nous voyons, cette peinture traditionnelle qui nous vient si vite à l’image lorsque l’on pense aux temples japonais. Il est en partie en travaux donc je n’ai que peu de photos.
C’est aussi la première fois que l’on rencontre les « arbres à omikuji » (ce n’est pas du tout le nom officiel). Les omikuji sont de petits papiers vendus au temples qui prédisent la bonne fortune, un peu à l’image des « fortune cookie » que l’on trouve au restaurant. Les japonais prennent cela très à coeur et ils sont nombreux à en acheter. Si la prédiction est malheureuse, il est d’usage de le laisser sur place pour conjurer le sort.
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Kiyomizu-Dera
Nous enchaînons avec un des temples les plus touristique de Kyoto et en effet la foule n’est pas la même. Fini la visite tranquille du pavillon d’argent à l’ouverture, place aux tourisme de masse. On arrive pas une grande allée bordée de boutiques et de restaurants.

Fondé en 798 et dédié à la déesse Kannon dont la statue est exposée une fois tous les 33 ans, il est surtout célèbre pour sa vertigineuse structure sur pilotis, malheureusement en travaux lors de notre visite.
Cela ne nous empêchera pas de profiter de cet endroit qui s’étend sur une immense forêt. Nous déambulons tranquillement à la recherche de coins plus tranquilles pour admirer le temple, la pagode et de prendre de superbes photos d’un bout à l’autre de la forêt. En contrebas se trouve la cascade Otawa-no-taki aux eaux sacrées et thérapeutiques à laquelle nous ne boirons pas en raison de la file d’attente.


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Fushimi-Inari
Enfin, on termine notre journée par le Fushimi-Inari et ses innombrables torii qui l’ont rendu célèbre. Ici aussi il y a foule et en plus une déception nous attend, la majeure partie du temps est fermée à cause des dégâts du typhon. Nous n’en verrons presque rien.
Tant pis, j’ai quand même pu admirer ses statues de renards et surtout le début des alignements de torii. Les statues représentent Inari, le kami shinto des céréales et plus précisément du riz, base de l’alimentation japonaise. Ainsi, les torii sont des offrandes de la part des agriculteurs, entreprises ou des particuliers qui espèrent de bonnes récoltes ou plus généralement la réussite économique.
Nous ne verrons qu’une petite partie des 30 000 torii qui serpentent sur 4km dans la montagne jusqu’au sanctuaire. Cela me donne un très bonne raison de revenir un jour !
Cette première journée de visite des temples à Kyoto était incroyable, j’étais émerveillée tout au long de nos visites. Kyoto fût un vrai coup de coeur de notre voyage.

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