Avant de quitter Lisbonne, nous décidons de passer une journée à Sintra, facilement accessible en train. La ville est célèbre pour le Palais de Pena (selon moi l’extravagance ultime en terme d’architecture princière) mais comporte en réalité plusieurs palais d’époque et de styles bien différents.
La veille, nous mangeons dans un petit restaurant à Belém aux côtés de deux françaises qui avaient justement visité Sintra. D’après elles, il n’était pas possible de voir les trois palais qui nous intéressaient en une seule journée. Elles n’en avaient vu qu’un et avaient préféré faire un tour de la ville en petit train. Comme quoi, chaque touriste a des manières de voyager différentes et tant mieux ! Nous hésitons un peu mais nous connaissons notre rythme et maintenons notre décisions.
Le lendemain nous partons tôt de Lisbonne pour prendre le train depuis la gare Rossio. La ville se situe à 25km de Lisbonne et il est fortement recommandé de s’y rendre en train, tant la circulation est difficile en voiture.

Nous arrivons avant l’ouverture du premier palais. D’après notre guide, il y a un petit comptoir où l’on peut acheter un billet combiné à tarif réduit. Nous avons l’adresse mais malgré cela nous peinons vraiment à le trouver. Il n’est pas encore ouvert et nous voyons arriver une dame, assez surprise de trouver des touristes de si bon matin. Lorsqu’elle ouvre son magasin, nous découvrons un simple comptoir dans ce qui ressemble à un placard. Il n’y a même pas la place pour que nous entrions à deux. En effet, il faut connaître l’adresse !

Après avoir acheté nos billets, nous commençons la visite par le palais National de Sintra ou Palais Royal. En effet, le palais fût la résidence secondaires des rois du Portugal dès le Moyen-âge. Il devient un musée en 1940. Il se situe sur la place centrale de Sintra, au bas de la colline.
Sa façade blanche semble éclatante dans le soleil du matin et les deux cheminées qui s’élèvent sont impressionnantes.
L’intérieur est vraiment curieux, d’inspiration gothique et orientale, il mêle les grandes fenêtres aux azulejos. Tout est coloré, du sol au plafond. La décoration intérieure est encore plus impressionnante que les objets exposés ! Notre visite est tranquille, nous sommes presque seuls et déambulons à notre rythme dans le palais.
En sortant, nous nous dirigeons vers la colline. Nous tentons de trouver un bus mais ils sont tous emplis de touristes. Nous faisons donc l’ascension à pied et ça monte raide ! Heureusement, à mi-chemin se trouve le château des Maures, une ancienne forteresse dont il ne reste que les ruines. On visite principalement les murailles, d’où l’on bénéficie d’une superbe vue.
Les premières fortifications datent du VIIIe siècle, au moment de la conquête musulmane de l’Hispanie. Longtemps entretenu, le château est abandonné vers le XVe siècle au profit du palais national. Il a été gravement endommagé par la foudre puis par le tremblement de terre de 1755.
Même s’il est en ruine, le château s’étend sur une très grande superficie et reste impressionnant. Il y a également peu de touristes et c’est assez agréable, d’autant que l’espace est vraiment réduit pour se croiser sur les remparts ! Je n’ai habituellement pas le vertige, mais je dois avouer que je ne suis pas très à l’aise, surtout en raison du vent.
Il n’y a aucune barrière pour prévenir d’une éventuelle chute des remparts malgré leur hauteur et je suis assez surprise, il me semble qu’en France les visiteurs ne seraient pas autorisés à monter dans ces conditions.
Note : nous avons pu constater deux fois lors de notre séjour des mesures de sécurités bien plus faible qu’en France. Ici pour les remparts et une autre fois à Peniche, lorsque nous avons pris un bateau. Il est toujours curieux mais intéressant de voir les différences que l’on trouve dans las gestion des sites touristiques. Les Portugais ont-ils moins d’accidents à déplorer ? Ou la France est-elle trop protectrice et restrictive pour les visiteurs ? A méditer.
Après cette courte visite, nous reprenons notre ascension pour arriver au palais de Pena. Commandé par le prince Ferdinand II, le palais achevé en 1885 mélange de nombreux styles comme le gothique, baroque, renaissance, manuélin, etc …
En résulte une extravagance inouïe, telle que je n’en ai encore jamais revu. Il n’est pas particulièrement beau ou majestueux mais la folie qui y réside mérite selon moi amplement le détour. Cette visite reste encore aujourd’hui une des plus marquante durant mes voyages !

Pour la première fois à Sintra, nous rencontrons la masse des touristes qui viennent en bus visiter uniquement ce palais. J’ai ouïe dire qu’aujourd’hui l’endroit est submergé par la foule mais à l’époque de notre voyage (2013), c’était impressionnant sans être être étouffant. Et surtout bien géré, à mon sens. Pour la visite de l’intérieur, les touristes sont invités à entrer à la file indienne pour suivre un parcours défini et encadré.

Ainsi, il n’est pas possible de déambuler à sa guise mais le rythme de la visite est assez lent pour que l’on ai le temps d’admirer l’intérieur. Tout, absolument tout du sol au plafond est décoré de manière très surchargée et excentrique. Chaque pièce est ainsi une plongée surprenante dans un univers extravagant.

Si ce genre de visite vous rebute, admirer l’extérieur du palais est déjà une découverte passionnante. Le tout foisonne de couleurs, pas forcément harmonieuses mais éclatantes. Il en va de même pour l’architecture et les formes que prennent ce palais munis de tours, de cours intérieurs, de remparts et de fenêtres sans aucune logique.

On s’amuse à explorer les recoins de ce lieu mystérieux pour en dénicher toutes les surprises (même s’il me semble qu’il est impossible de tout voir en une seule visite !).

Une fois achevée le tour de cette folie, nous allons visiter le parc. Nous avons adoré cette partie, délaissée par les touristes. Le parc est à l’image du palais, foisonnant, surprenant et inattendu.
On trouve énormément de plantes différentes et tout est aménagé à base de mares, de petits ponts et de sentiers qui se perdent on ne sait où.

On peut également admirer le palais grâce à un magnifique point de vu, certainement le point le plus élevé le Sintra.

Après cette visite, nous redescendons la colline à pied pour reprendre tranquillement le train vers Lisbonne. Nous sommes fatigués de marcher mais encore une fois les bus sont vraiment bondés.
Avec le recul, je pense que Sintra mérite bien deux jours, nous sommes loin d’avoir découvert tous les trésors de la ville ! Je pense notamment au palais de la Regaleira (Quinta da Regaleira) et son mystérieux escalier que nous n’avons pas visité. Mais comme dans tout voyage, nous avions fait des choix. Une autre fois peut-être ?
Une réflexion sur « Sintra, la ville aux multiples palais »